Crimes de guerre
en Lot-et-Garonne

 

Au lendemain du 6 juin 1944 deux paisibles villages de l’Agenais furent le théâtre d’un crime de guerre, aussi brutal qu’inattendu, faisant 17 victimes. Résistants et civils, furent exécutés sommairement et massacrés par un détachement de la division SS Das Reich épaulé par des agents français et allemands de la Sipo-SD d’Agen.

Cette tragédie resta trop longtemps inexpliquée et fut l’objet de nombreuses controverses.

Le collectif des Orphelins de Saint-Pierre-de-Clairac a entrepris en 2004 un long travail de mémoire  pour l’établissement des faits. Des recherches, multiples et méthodiques, de sources judiciaires devenues disponibles, et le recueil de nombreux témoignages  de survivants ou de résistants ont mené à la reconstitution factuelle des évènements de cette sinistre journée. Ces éléments ont par ailleurs été appuyés et validés par un travail de l’historien François Frimaudeau. Ces faits sont retracés dans un livre « 7 juin 1944 - Château de Laclotte Castelculier, Saint-Pierre-de-Clairac  -  Un massacre de la division Das Reich en Lot-et-Garonne » (ISBN 978-2-913055-60-5).

Il ressort de ces travaux que la chronologie des faits et les chaines de responsabilités ont été parfaitement établies par la Police Judiciaire de Bordeaux dès le printemps 1946, à la suite d’une enquête réalisée à la demande du Préfet du Lot-et-Garonne.

Cette enquête, claire et circonstanciée, sera mystérieusement restée entre les mains de la justice et n’aura jamais été communiquée aux familles. Il aura donc fallu attendre 60 ans, que les archives de la préfecture d’Agen tombent dans le domaine public, pour enfin découvrir et conduire à une juste compréhension des évènements.

Les nombreux témoignages collectés – à l’époque des faits, mais aussi à posteriori au travers du travail du Collectif des Orphelins de Saint-Pierre-deClairac - ont par ailleurs permis d’éclairer les événements et de replacer le déroulé de cette histoire dans son contexte général.

Il restera des interrogations  sur les raisons qui ont conduit, dans le contexte de l’après-guerre, à ne pas faire connaitre ces faits et à ne pas instruire judiciairement cette affaire.

Genèse du site

Travail de mémoire

La reconstitution des faits s’appuie sur de nombreuses références irréfutables, accessibles dans ce site, et des témoignages reçus. Notamment, ceux de résistants retrouvés qui en ont été les acteurs.

Ce travail de mémoire entrepris en 2004, avait pour objectif d’enfin connaître, aussi parfaitement que possible, ce qui s’était réellement passé. De trop nombreuses controverses avaient laissé libre cours à toutes sortes de contre-vérités, de publications et de déclarations pour le moins inopportunes, sinon souvent inconvenantes.

La genèse des récits du LIVRE RÉFÉRENCE - CRIMES DE GUERRE EN AGENAIS - du magistrat Jacques BRISSAUD, parfaitement édifiante quant au contexte de sa rédaction, est assurément l’explication d’un récit minimal mais hélas entaché de moult erreurs pour cette tragédie. Mais, elle laissait à comprendre qu’il existait des documents susceptibles d’éclairer, le moment venu, les évènements relatifs à cette sinistre journée.

L’échéance de communicabilité de 60 ans des archives de la préfecture d’AGEN (47) atteinte, nous aura permis de découvrir les irréfutables explications et mieux encore, de retrouver des alsaciens et lorrains membres de la résistance agenaise et acteurs de la tragédie.

Réussir à établir la réalité des faits était assurément, pour notre Collectif d’Orphelins, la meilleure façon d’honorer la mémoire de toutes les victimes des nazis du terrible 7 juin 1944.

Arrivé au terme de cette démarche, le Collectif est fier de présenter le résultat de son TRAVAIL DE MÉMOIRE, s’honore d’avoir reçu le soutien du général Marcel CERONI au printemps 2007 et d’avoir pu établir des relations privilégiées avec l’ensemble des résistants retrouvés, cités dans les dossiers des Archives consultés, ou leur famille, dont le concours aura été particulièrement précieux.

Voir aussi notre participation au récit condensé de ce sinistre 7 juin 1944 en Agenais ici.

Ce travail, puisse-t-il maintenant, être l’avant-coureur d'autres ouvrages complets de la part d’historiens ou pas sur cette tragédie.

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